Retour sur l’atelier #2 du 23 avril : Tester, enrichir et affiner les hypothèses de conception
- yoann75
- 10 juin
- 6 min de lecture

Le second atelier de concertation a eu lieu ce mercredi 23 avril en fin d’après-midi, de 16h30 à 18h30 à l'Hôtel de Ville de Lambersart. Un atelier ouvert aux plus jeunes et à toutes et tous, où 26 Lambersartois se sont donné rendez-vous. À leurs côtés étaient de nouveau présents le groupement d’aménageurs, les concepteurs du futur projet, l’agence de concertation, plusieurs agents municipaux ainsi que l’Observatoire de la Participation de Lambersart.
Après un premier temps de présentation de deux nouvelles études techniques, l’atelier participatif du jour était dédié à affiner les hypothèses de conception du projet proposées par les urbanistes et paysagistes.
La restitution des études
Le diagnostic écologique et phytosanitaire

La séance s’est ouverte par la présentation des résultats de l’étude réalisée sur site entre juin et octobre 2024 par le cabinet d’expertise en biodiversité Ekkoia.
En résumé, plusieurs arbres de la parcelle présentent un intérêt écologique (comme habitat de biodiversité) en raison de la présence de lierre mais aussi de cavités. Une préconisation a été faite pour chaque arbre (conservation, élagage, abattage ou suivi). L’aménageur prendra en compte cette préconisation dans le cadre de l’élaboration du projet et dans le respect de l’OAP PCAET du PLU 3 de la MEL.
Celle-ci préconise que les arbres existants soient sauvegardés. En cas d’incapacité à les préserver (mauvais état, difficulté à réaliser le projet), l’abattage sera justifié et il sera prévu de replanter dans les conditions prévues à l’OAP.
Une forte prolifération d’espèces exotiques envahissantes et de ronciers a été observée du côté de la Carnoy, causée par l’absence d’entretien du site depuis de nombreuses années. Cette végétation a probablement un impact plus négatif que positif sur la biodiversité locale. Un inventaire de la faune locale a également été réalisé, identifiant de nombreuses espèces d’oiseaux nichant et fréquentant le site, en particulier les arbres en bordure de voie ferrée et au niveau des bosquets d’arbres en fond de site et au niveau du caniparc. Ekkoia préconise donc de :
Conserver un maximum d’arbres afin de garantir le maintien de la biodiversité locale,
Penser les espaces verts de manière diversifiée (strates et ambiances) : essences locales, nutrifères et peu allergisantes ;
Augmenter la capacité d’accueil pour la faune sur site, en mettant en place des gîtes, une palette végétale adaptée, des espaces perméables, et en réduisant la pollution lumineuse ;
Prévoir des modes de gestion doux, respectueux des cycles biologiques des espèces.
Le support de la présentation d'EKKOIA est disponible en téléchargement :
Les études sur la gestion de l’eau
Après le diagnostic écologique, les enjeux de gestion de l’eau ont été abordés avec la présentation du bureau d’étude en géotechnique et hydrologique APOGEO.
Conscient que l’eau représente un enjeu majeur sur ce site, trois capteurs de relevé du niveau des nappes phréatiques ont été installés en octobre 2024 afin de pouvoir suivre le comportement de la nappe phréatique du site en fonction des saisons et des intempéries. L’objectif de l’étude est de pouvoir ajuster les futures constructions du quartier, ainsi que leur implantation, pour ne pas impacter le fonctionnement de la nappe. Les relevés effectués indiquent jusqu’à présent un comportement de nappe relativement classique, située entre environ 2 et 3,5 m par rapport au terrain naturel, avec un sol limono-argileux qui laisse bien passer l’eau. Sur les 4 saisons, aucun débordement mesuré.
Les capteurs resteront sur site encore quelques mois pour compléter les relevés.
Comme l’a expliqué le bureau d’étude Profil Ingénierie, le projet prévoit également l’implantation de zones de rétention d’eau de pluie (pour contrer le débordement lors d’intempéries exceptionnelles) sous forme de noues paysagères et de bassins de rétention. Les pompes SOURCEO actuellement en marche sur le site sont évidemment sauvegardées et continueront de fonctionner. Des accès pour la maintenance sont prévus.
Les supports des présentations réalisées par APOGEO et PROFIL INGÉNIERIE sont ici :

Pour conclure la partie présentations et introduire l’atelier, l’urbaniste Delphine Baldé a présenté les premiers croquis et expliqué comment son équipe a traduit les enseignements de l’atelier #1 dans ces premières propositions désormais ouvertes à la contribution des participants.
L’atelier participatif autour des premières propositions

Dans un format similaire au premier atelier, les participantes et participants ont travaillé, en petits groupes, autour du plan d’aménagement scindé en trois sections :

1 : L’entrée de site : avec le studio d’architecture urbanisme Sanna Baldé et l’agence de concertation LDV Studio Urbain,
2 : Le parc avec l’agence de paysage et d’urbanisme OLM,
3 : L’allée jardinée : les îlots résidentiels en fond de site, avec le studio d’architecture urbanisme Sanna Baldé, et l’agence LDV Studio Urbain.
Sur chaque table était présentée une première version du plan d’aménagement, accompagnée de croquis, plans de coupe et images illustrant les intentions pour la section concernée. Ces propositions ont été le support de nombreux échanges entre les participants et l’équipe projet. Toutes les contributions, questionnements, clarifications, doutes, critiques et idées, ont été mises sur papier pour nourrir le travail de conception à venir.
Afin de tirer le meilleur parti du temps disponible tout en permettant aux groupes d’approfondir les sujets, chacun des groupes a travaillé sur deux des trois tables.
Les quatre grands enjeux ressortis du premier atelier étaient rappelés pour guider le travail de critique des participants :
La dimension écologique : développement durable et bioclimatisme
Le respect du déjà-là : voisinage et végétation
Le vivre ensemble : des usages fédérateurs facilitateur de liens
Le soin collectif : solidarité, accompagnement vieillesse, prévention des maladies
La nouveauté de cet atelier, sur l’idée d’une participante de l’atelier #1 : une quatrième table était dédiée aux enfants. Encadrées par l’agence LDV, les trois paysagistes en herbe sont parties des croquis pour dessiner leur parc idéal.


Résumé des échanges
Table 1 - L'entrée du site

L’ouverture du site et l’entrée, appréciées en croquis, sont perçues positivement, bien que certains visuels d’inspiration aient suscité des réserves, notamment sur les matériaux de façade. Les participants ont exprimé une préférence pour des terrasses tournées vers le cœur d’îlot, combinant intimité et qualité d’orientation. Côté mobilités, les craintes liées à la circulation et au stationnement perdurent : la capacité future est jugée sous-estimée et les besoins en stationnement vélo sécurisés réaffirmés. La séparation piétons/vélos est apparue comme un enjeu de sécurité. Le parking en silo est un bâtiment dédié au stationnement nécessaire au logement dont la localisation est envisagée en superstructure au-dessus du parking extérieur de LIDL, qui lui sera décalé au Nord du magasin, le long de la voie ferrée. Enfin, la programmation des rez-de-chaussée actifs soulève des questions de loyers et de complémentarité avec le Lidl, mais des pistes d’activités utiles (crèche, salon, salle de sport) ont été proposées.
TABLE 2 - Le Parc

Les échanges ont mis en lumière une forte attente autour de la qualité paysagère du site. La préservation du talus boisé, associée à un entretien régulier et une végétalisation réfléchie, a été largement soutenue, tout comme l’idée de renforcer la biodiversité grâce à une végétation variée. La création d’îlots de fraîcheur et le soin porté à l’interface avec les jardins existants (haies épaisses, clôtures) ont été identifiés comme des points d’attention. Des interrogations ont émergé sur la présence ou non des maisons individuelles initialement prévues en fond de parcelle. Concernant l’eau, les participants ont encouragé une gestion douce via des bassins peu profonds alimentant directement les arbres, tout en veillant à éviter l’eau stagnante. L’idée d’utiliser les cuves de la Carnoy ou les pompages Sourceo en période de sécheresse a été jugée pertinente et mérite d’être approfondie.
TABLE 3 - L’allée jardinée : les îlots résidentiels en fond de site

Les discussions autour de l’allée jardinée ont souligné l’ambition commune de créer un lieu apaisé, verdoyant et en lien direct avec les usages du quotidien. Plusieurs propositions concrètes ont émergé, notamment sur la qualité acoustique du bâti à proximité de la voie ferrée, avec la demande d’un écran anti-bruit. Des espaces mutualisés en rez-de-chaussée ont aussi été envisagés pour favoriser la vie collective. Les toitures sont perçues comme des surfaces à double usage : terrasses partagées, végétalisation, et panneaux solaires pour une approche à la fois conviviale et durable. En matière de mobilités, la sécurité des déplacements doux et l’accessibilité cyclable ont été des points clés, tout comme l’anticipation des usages de la voirie. Enfin, le traitement des clôtures a suscité de nombreuses réactions : une préférence pour des clôtures végétalisées, assurant à la fois intimité et continuité paysagère, avec une demande de clarification graphique sur leur représentation.
TABLE 4 - Les enfants


Les enfants ont partagé une vision sensible et joyeuse du futur parc, en exprimant des envies très concrètes. L’idée d’un parc comestible a retenu leur attention : ils aimeraient y cueillir des fruits (pommes, cerises…) et découvrir la nature en observant la biodiversité. Pour faire face aux intempéries, ils proposent l’installation d’un kiosque abrité, situé soit dans le parc, soit sur la place de la Carnoy. Le jeu collectif ressort fortement de leurs propositions : terrains partagés, espaces pour se retrouver entre amis ou fratrie. Ils tiennent aussi à préserver les buttes existantes, perçues comme un espace d’aventure à valoriser avec des cabanes. Les saules pleureurs ont une place affective importante : les enfants souhaitent y accrocher des cordes ou construire des abris. Enfin, l’idée d’un espace pour se rafraîchir, les pieds dans l’eau, a été évoquée comme un vrai plaisir à intégrer.
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